Après avoir surmonté, dans la première partie de notre article, les obstacles et les doutes à votre reconversion professionnelle dans les pompes funèbres, il convient maintenant de passer aux choses sérieuses.
La première partie se trouve ici

"Très bon choix, Monsieur, vous voulez des jantes alliage en plus ? ... Pardon, un réflexe, la semaine dernière, j'étais vendeur de voitures..."
Ca y est : malgré vos doutes, légitimes, malgré l’opposition formelle de votre conseiller Pôle Emploi qui, du haut de son travail garanti, de son salaire qui progresse régulièrement, de ses 5 semaines de congés payés plus quatre semaines de RTT et de ses tickets restaurant vous expliquera que non, vraiment, vous devriez continuer dans votre branche même si toutes les entreprises de votre secteur dont délocalisé en Chine, après surtout plusieurs jours passés à observer en entreprise, vous êtes sûr : vous voulez entrer dans le funéraire.
Pardon si nous ne vous souhaitons pas la bienvenue de suite : il faut d’abord surmonter quelques obstacles. Un peu d’aide ? Nous sommes là aussi pour ça.
Bien choisir son métier
Croque-morts, ce n’est pas un métier, c’est un terme générique qui désigne en réalité plusieurs professions. Thanatopracteur, Maître de cérémonies, porteur, marbrier, assistant funéraire, que voulez-vous faire ? Choisissez déjà en fonction de vos capacité physiques : si vous n’êtes pas capable de soulever un sac de ciment, par exemple, la profession de porteur ou de marbrier semble déjà un peu compromise.
Une fois que vous avez listé ce que vous êtes capable de faire, et avant de vous demander ce que vous avez envie de faire, renseignez-vous sur les sociétés de votre région et demandez-vous quel type de société vous allez viser prioritairement. La règle est simple : plus la société est petite, plus on vous demandera de la polyvalence.
Un grand groupe, ou une société importante de votre région, doté de beaucoup de moyens et de personnels privilégiera la spécialisation. Certaines sociétés axent même sur l’hyper-spécialisation : certains conseillers funéraires passent huit heures par jour dans un bureau, à recevoir des familles et faire des démarches. D’autres demandent à leurs conseiller de faire le suivi de la famille en assumant le rôle de Maître de Cérémonies, démarche tout à fait intelligente.
Dans les petites sociétés, avec peu de personnel, vous pourrez aussi bien recevoir la famille, puis aller brancarder le corps jusqu’au funérarium, passer en mairie faire les démarches, retourner faire la toilette du défunt, courir au cimetière creuser la fosse, avant de revenir vous doucher et enfiler votre costume de Maître de Cérémonies, cérémonie durant laquelle vous ferez office de quatrième porteur.
Les deux méthodes de travail ont leurs avantages et leurs inconvénients. Tout dépend de vous.
Une fois listé les métiers qui vous plairaient et que vous seriez capables d’exercer, réfléchissez à votre mobilité géographique et renseignez vous sur l’emploi dans votre région. L’exemple typique est thanatopracteur : certaines régions n’ont pas vu un soin de conservation depuis des années, faute de professionnel, alors que vous installer dans le sud de la France revient à choisir de mourir de faim tant la concurrence est rude.
La formation
C’est dit, c’est décidé, vous avez choisi le type de société pour lequel vous voulez travailler, vous avez ciblé un poste, vous avez vérifié que vous aviez bien les compétences pour celui-ci, inutile, par exemple, d’espérer devenir conseiller funéraire si pour vous lire un texte de loi relève d’une langue étrangère que vous ne maîtrisez pas, ou de devenir Maître de Cérémonies si vous parlez la France comme un zyva, ou d’intégrer une formation de thanatopracteur si vous êtes incapable de dire la différence entre une veine et une artère.
Reste ensuite à intégrer une école de formation funéraire qui dispense justement le diplôme que vous visez. Inutile de les chercher en lien en bas de cet article : elles sont nombreuses, et nous n’avons pas envie de sembler privilégier une par rapport à l’autre, ou bien de vexer quelqu’un en l’oubliant. Une demande à un moteur de recherche sur internet devrait vous fournir tout ce dont vous avez besoin. Au pire, si Google, Yahoo ou Altavista ne sont pas vos amis, demandez-nous.
Si vous visez une grosse, une très grosse entreprise, toutefois, renseignez-vous : certaines ont leur propre école interne, et vous dispensent une formation agréée en échange d’un contrat d’exclusivité pendant quelques années. Inutile peut être alors de dépenser de l’argent pour une formation qu’on vous fera refaire dans l’entreprise. Les exigences des recruteurs sont par contre généralement plus élevées.
Voilà, vous êtes presque prêt(e) …
… Reste à régler un dernier détail, qui va nécessiter une synthèse de tout le reste. Vos capacités, vos motivations, le marché de l’emploi, une compilation de toutes ces données et de bien d’autres encore vous sera nécessaire pour effacer l’air incrédule de vos proches lorsque vous annoncerez « Mon amour, les enfants, papa, maman, belle-maman et beau-papa, tonton Dudule et cousine Berthe, j’ai décidé que je ne voulais plus être plombier (chauffagiste/fleuriste/cuisinier/huissier de justice, inscrivez ici votre ancienne profession) et demain je commence une formation pour devenir croque-morts ».
Vous verrez, l’effet est garanti. Surtout si vous préférez leur annoncer la nouvelle de façon abrupte, comme dans l’exemple, que de choisir vos mots avec soin.
En la matière, il est dur de vous conseiller : chacun réagit selon son histoire et sa sensibilité, mais nous ne saurions trop vous conseiller de préparer le terrain.
Alors, oui, se reconvertir dans les pompes funèbres n’est pas chose aisée. Mais au final, vous trouverez un métier dont ceux qui le font n’en changeraient généralement pour rien au monde. Alors, si vous allez au terme de ce parcours du combattant, c’est le moment : bienvenue.
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