Lieutenant de Jeanne d’Arc, tueur en série sadique, adepte de la magie noire, débauché, Gilles de Rais est un personnage fascinant qui a donné naissance à la légende de Barbe Bleue.
Des débuts aisés
Gilles de RAIS est né en 1404 au Château de Champtocé. Il est l’héritier d’un patrimoine énorme : terres, châteaux et seigneuries en Anjou et Poitou. A neuf ans, il perd sa mère et, à dix ans, son père. La tutelle sera confiée à son grand-père : Jean de Craon.
En 1422, par l’intermédiaire de son tuteur, il épouse officiellement un des plus riches partis du Bas-Poitou, Catherine de Thouars. Au mépris du droit et de l’honnêteté Gilles et son grand-père agrandissent encore leurs domaines et leur puissance. Une de leurs victimes, Béatrice de Champtocé sera séquestrée au Château de Gilles dans un odieux cachot, persécutée et couverte de menaces allant jusqu’à la coudre dans un sac pour la jeter l’eau si elle ne renonce pas aux droits de sa naissance. Son grand-père lui enseigne l’absence de scrupules et la mégalomanie, domaines dans lesquels Gilles est un élève doué.
Jeanne d’Arc
Puis, Gilles participe aux côtés de Jeanne d’Arc aux victoires sur l’anglais lors de la guerre de 100 ans. Il est présent en temps que noble vainqueur au sacre de Charles VII en la cathédrale de Reims où il est chargé de remettre la Sainte Ampoule du Sacre. Au lendemain de ce couronnement le roi lui manifeste sa gratitude en le nommant Maréchal de France à vingt cinq ans.
Gilles semble s’être amendé, à la bataille, il a démontré son courage, et sa dévotion à Jeanne d’Arc est sans limites.
Mais, Jeanne, capturée à Compiègne, Gilles revient sur ses terres. Et c’est le retour à ses vieilles habitudes. Pour nourrir son orgueil insatiable, il va se ruiner en dons et en créations comme celle de sa collégiale et surtout en fêtes somptueuses.
Pour assurer son train de vie, il vends ses propriétés, ses meubles splendides et ses bijoux de famille… Mais une chose le passionne plus que tout : l’alchimie, et particulièrement la quête philosophale.
Gilles de Rais et la magie noire
Des alchimistes sortis des plus sordides caves du royaume et de l’étranger vont se succéder au château de Gilles et lui feront découvrir les sciences sataniques : messes noires, sacrifices superstitieux d’enfants innocents, orgies sataniques et prières aux pouvoirs du mal représenté par Satan. Mais, pour rester bon catholique, il ajoute à ses prières les noms du Père, du Fils et du Saint-Esprit, de la Vierge Marie et de tous les saints du paradis.
A la tête d’un clan d’assassins, Gilles de Rais tuait en chaque résidence qu’il possédait, Champtocé, la maison de Suze à Nantes et enfin les châteaux de Tiffauges et de Marchecoul. Gilles de Rais commis alors des crimes horribles et pervers sur de jeunes enfants. Manipulé, Gilles ? Les viols et actes de torture qu’il pratique sur ses jeunes victimes semblent attester un profond sadisme.
La chute
1439 : Après la visite du Dauphin LOUIS XI, il n’hésite pas à séquestrer dans son château de Tiffauges, l’envoyé de Jean V, duc de Bretagne venu chez lui vérifier les plaintes accumulées contre le monstre. Un évêque retenu contre son gré, l’église exige une intervention royale, et, justement, le roi de France n’attendait qu’une bonne raison de se débarrasser de Gilles.
Il sera pendu puis livré au flamme à Nantes, le 26 0ctobre 1440 pour hérésie, sodomie, meurtres magie noire. On découvre dans son château les corps de 190 victimes. Un an après, son épouse Catherine se remariera avec Jean II de Vendôme, vidame de Chartres et seigneur de Lassay.
Le corps de Gilles de Rais sera déposé en l’église de Notre Dame du Carmel de Nantes. 350 ans plus tard, les révolutionnaires détruiront son tombeau.
Mais Gilles de Rais ne tombe pas pour autant dans l’oubli. D’un côté, les archives à son sujet sont abondamment fournies. De l’autre, les conteurs s’inspirent de lui pour donner naissance à un personnage de fiction : Barbe Bleue.
Note : on ne connaît aucun portrait de Gilles de Rais réalisé de son vivant. Tous sont posthumes, réalisés d’après description.
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