Vous avez attentivement lu notre article de la semaine dernière, pris votre plus belle plume, envoyé un CV et une lettre de motivation à une pompe funèbre, et décroché un entretien d’embauche. Et maintenant ? Simple : continuez de nous lire…
… En effet, si vous êtes amené à la suite à faire carrière dans le funéraire, la lecture quotidienne et attentive de Funéraire Info vous servira, en toute modestie…
L’art du nœud de cravate
Parce que Funéraire Info est un journal ou un article très sérieux et pointu peut commencer par une anecdote toute simple, à la fois amusante et édifiante.
Il y a quelques temps de cela, mais je vous parle d’un temps que les moins de quatre ans ne peuvent pas connaître, je postulai pour une jeune société de pompes funèbres. J’avais déjà envoyé un CV, mais le directeur, bien qu’intéressé par mon parcours, n’avait pas donné suite. Je décidai quelques temps plus tard, après avoir quitté le poste que j’occupais, de retourner en direct donner une version réactualisée de mon CV.
J’entrai donc dans l’agence, fut reçu par le directeur, nous commençâmes à parler boulot, et nous restâmes trois heures à discuter. Je vous fait la version courte : je devins le premier salarié de la société, qui ne faisait alors appel qu’à de la sous-traitance.
J’avais décroché un entretien et un travail, et lors d’une conversation, j’avais également appris que la moitié des professionnels du funéraire que comptait la ville avaient également postulé, sans qu’il leur fut accordé ne serait-ce que deux minutes de conversation. La question était donc évidente : pourquoi moi ? La réponse me surprit, et me surprend encore aujourd’hui quand j’y repense « Il y a à peu près cinquante postulants qui sont venus me voir. Vous étiez le seul à avoir pris la peine de mettre une cravate ».
Dites-vous une chose simple : l’employeur ne va pas simplement essayer de se faire une idée de vous par ce que vous dites, mais il va essayer de se projeter, et de vous imaginer en convoi.
Avant l’entretien
Un entretien d’embauche se prépare. Ce n’est pas parce que vous avez mis votre plus beau costume et fait un nœud de cravate magnifique que c’est gagné.
En amont, faites des recherches sur la société. N’hésitez pas non plus à cuisiner gentiment la personne qui vous téléphone pour vous convoquer. Si vous postulez à un poste de porteur et que l’on vous convoque, vu votre profil, pour un emploi de Maître de Cérémonies, c’est bien d’être au courant, pour que vous ne tombiez pas de votre chaise. Cas de figure plus fréquent, la société recrute plusieurs postes, et on ne sait pas trop ou vous mettre. Cela vous laisse le temps de faire, en quelque sorte, votre choix, et réfléchir à un argumentaire sur un poste plutôt que l’autre.
Parce qu’un entretien d’embauche, c’est aussi un pari. Si vous vous présentez un entretien et montrant clairement que vous avez faim et que vous êtes prêt à accepter n’importe quel travail à n’importe quel prix, vous aurez effectivement ce que vous voulez : un travail ingrat et sous-payé. Autant aller travailler à l’usine la plus proche de chez vous : les horaires et la paie seront meilleurs, sans avoir besoin de supporter la charge émotionnelle du funéraire.
Si vous prétendez à un poste, que vous aurez sélectionne de manière intelligente, inconsciemment, le recruteur vous remontera d’un cran dans son évaluation, en pensant que vous avez les moyens de vos ambitions.
Enfin, réfléchissez avant aux questions que vous poserez. Lorsqu’on vous demande, à la fin d’un entretien, si vous avez des questions, ce n’est pas une figure de politesse : poser une question est une preuve d’intérêt. Et pendant l’entretien, vous aurez autre chose à quoi penser.
Pendant l’entretien
Du calme. Respirez. En face de vous, il n’y a pas un ennemi, il y a juste une personne qui a besoin de quelqu’un à un poste, et qui a pensé que vous pourriez convenir. C’est positif, déjà. Si il est tatillon, insidieux, c’est simplement parce qu’il veut mettre la meilleure personne au meilleur poste. Il ne vous connaît pas : si il n’a aucune intention de vous embaucher juste pour vous faire plaisir, il n’a pas non plus l’intention de vous couler.
Soyez donc à l’aise : si vous êtes nerveux, c’est sûrement que vous ne vous sentez pas certain de pouvoir occuper efficacement le poste. Si lui vous a convoqué, c’est qu’il pense le contraire, vous n’avez donc pas raison de douter de vous.
Soyez à l’aise, mais pas trop, décontracté sans être avachi, pratiquez l’écoute active, n’interrompez pas votre interlocuteur, soyez précis dans vos réponses.
Dernière chose : soyez franc. Si vous ne savez pas faire quelque chose, dites-le. Premièrement, cela confortera votre interlocuteur dans le fait que vous dites la vérité, et ce que vous ignorez, il pourra vous l’apprendre. Mieux vaut un bon candidat à former qu’un je-sais-tout incompétent. Ensuite, gardez toujours à l’esprit que le milieu du funéraire est un petit monde : si vous dites savoir faire une ligature de bouche, par exemple, alors que vous en êtes incapable, on finira par s’en rendre compte, parce que ce n’est pas le genre de chose qu’on peut faire au petit bonheur. Vous passerez alors non seulement pour un incapable, mais de surcroit pour un menteur, et il est probable que vous ne trouverez plus de travail à cent kilomètres à la ronde.
Enfin, gardez à l’esprit que les sociétés de pompes funèbres font rarement appel à des cabinets de consultants : la personne en face de vous est un croque-morts. Si l’entretien d’embauche tourne à la conversation sur le boulot de professionnel à professionnel, c’est gagné.
Petit détail : dites que vous lisez Funéraire Info. On ne sait jamais, ça peut aider.
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