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Un Maître de Cérémonies à la crémation, inutile, et pourtant…

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le Journal du Funéraire

A quel moment s’arrête un convoi ? Loin d’être superfétatoire, cette question peut se poser, par exemple, à l’entrée d’un crématorium. Un Maître de Cérémonies à la crémation, inutile, et pourtant…

Le convoi, (modeste) définition

Sur le début d’un convoi, le consensus semble à peu près se faire : il commence à la levée de corps du lieu de repos, à destination du cimetière ou du crématorium, via éventuellement un lieu de culte ou une salle de cérémonies civile. S’il est question ici de levée de corps, c’est bien entendu parce que mise en bière, fermeture du cercueil et autres manipulations techniques peuvent être, pour diverses raisons, anticipées.

Il serait bien entendu aisé de situer la fin d’un convoi lors du retour des équipes au dépôt. Cette définition s’applique assez bien aux enterrements à l’ancienne, levée de corps à la chambre funéraire, passage à l’église, procession jusqu’au cimetière, inhumation, prise de congé, retour.

Mais dans le cas d’une crémation, par exemple, le convoi doit il s’arrêter lorsque le cercueil a été remis aux équipes du crématorium ?

Souvent l’on considère que récupération et remise d’urne sont des opérations post-convoi, un service dissocié faisant partie d’un tout. C’est une considération raisonnable, le Maître de Cérémonies pouvant y aller seul, sans équipe (hormis les marbriers si besoin) et que cela suffit à distinguer cela du convoi.

Mais la vraie question est : le Maître de Cérémonie doit il rester au moment du départ en crémation, ou « mise à la flamme », voire revenir si celui-ci est considérablement différé par rapport à la réception du défunt ? Doit on, si la crémation a lieu immédiatement, faire patienter toute l’équipe si le Maître de Cérémonies ne dispose pas d’un véhicule pour rentrer ? En d’autres termes, le départ en crémation fait il partie du convoi, ou en est il une partie distincte, optionnelle et dispensable ?

Des éléments plaident en faveur de l’intégration de la mise à la flamme dans les prestations inhérentes au convoi.

L’aspect qualitatif

Chaque crématorium a son propre fonctionnement, il est donc impossible de faire état d’une considération générale. Certains proposent même leurs propres Maîtres de Cérémonies pour les recueillements civils.

Cependant, l’on peut dégager certaines tendances générales : la famille est accueillie par un membre de l’équipe du crématorium, qui est son interlocuteur et son guide à travers la procédure et le cérémonial généralement mis en place. Celui-ci a alors la main, autant pour des questions de fonctionnement que de courtoisie professionnelle, et le Maître de Cérémonies reste en recul.

Inutile ? Pas véritablement. Si le Maître de Cérémonies a acquis la confiance de la famille, sa présence, même muette, est perçue comme un gage de fiabilité et de confiance par la famille, puisqu’il assiste et surveille à cette opération qu’il connaît forcément très bien, plutôt que de prendre congé sèchement et de laisser la famille, à un moment fort émotionnellement, entre les mains d’un inconnu, certes professionnel, mais qui n’a pas le temps d’établir de lien.

Alors, oui, c’est compliqué, oui, ça prend du temps, mobilise un Maître de Cérémonies et un véhicule, oblige à des circonvolutions sur le planning, entre les convois, remises d’urnes, départs en crémation et prise de contact, puisque tout bon Maître de Cérémonies va se présenter à la famille, non pas un quart d’heure avant la mise en bière, mais la veille, mais tout ceci offre une image qualitative, le sentiment pour la famille qu’on les a bien accompagnés, que jamais ils ne se sont trouvés seuls, avec une question à laquelle personne ne peut répondre.

C’est une forme de communication efficace et somme toute, bon marché.

L’aspect concurrentiel

C’est un aspect délicat à aborder, que certains pourront considérer comme insultant, mais songez y : laisser une famille dans un crématorium géré par un confrère équivaut à laisser une famille dans un crématorium géré par un concurrent. Sans jeter l’opprobre sur vos confrères, qui vous garantit qu’un employé zélé n’en profitera pas pour glisser une carte de visite en prévision de prochaines obsèques ?

Le problème ne se pose pas, penseront certains, lorsque le crématorium est géré par une régie publique. Cela se considère, mais à une seule condition : qu’il n’existe pas également dans la commune une régie municipale ou une SEM de pompes funèbres. Parce que, dans ce dernier cas, les deux se confondent au sein du service funéraire public, qui, loin d’être neutre, n’est qu’un concurrent estampillé service public, avec le chéquier du contribuable.

Dans tous les cas de figure, les sociétés de pompes funèbres doivent mettre dans la balance, d’un côté les économies de bouts de chandelles (cinq heures de travail sur un mois économisées sur un Maître de Cérémonies ? Vingt euros de carburant?) avec les précautions et bénéfices qu’ils peuvent retirer d’une présence certes courte et muette lors d’une mise à la flamme, mais infiniment qualitative… et prudente.

le Journal du Funéraire - Actualité du funéraire, des pompes funèbres, des crématoriums


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