Entre le 30 juin 1764 et le 19 juin 1767 se déroulèrent dans le Gévaudan plusieurs attaques d’une bête immense, qui firent plus de 80 morts. Encore aujourd’hui, le mystère reste complet, la science étant parvenue à éliminer des suspects, mais pas à désigner de coupable…
Les premiers jours de la bête
Au printemps 1764, une femme fut attaquée près de Langogne, mais ses bœufs mirent en fuite l’animal, elle n’eut que ses vêtements de déchiré. La première victime officielle est une adolescente de 14 ans, Jeanne Boulet, de Saint-Étienne de Lugdarès, en Ardèche, qui fut enterrée le 1er juillet 1764, « sans sacrements, ayant été tuée par la bête féroce ». D’après les premiers témoins, l’animal n’était pas un loup.
Cet animal « qui mangeait le monde » aurait une tête très grosse et large, un poil rougeâtre, une rayure noire sur le dos, le poitrail large et gris, les jambes de devant un peu basses, la queue large, touffue et longue. Elle court en bondissant, elle est plus grande qu’un loup. Mais les témoignages se contredisent, en fait, ce ne sont que des suppositions, car jusque là, ceux qui l’ont vue ne sont plus là. En vérité, personne ne sait rien.
La première attaque avec témoin se déroula le 6 septembre 1764, à Arzenc de Randon, vers 19h. Une femme de 36 ans fut attaquée dans son jardin, l’animal lui sauta au cou, lui perça la veine et la vida de son sang. Les voisins, armés de fourches et de haches, parvinrent à la mettre en fuite. Quelques jours plus tard, c’est un jeune berger de Saint-Flour de Mercoire qui fut attaqué alors qu’il ramenait ses vaches. Il marchait alors bien en arrière de ses vaches, lorsque la Bête le renversa et lui ouvrit le ventre.
Les dragons de Duhamel
Au départ, la créature, sévissant principalement dans la région de Langogne, on avait fait appel, pour lui donner la chasse, au capitaine aide-major Duhamel et ses Dragons. Duhamel parcours d’abord la région avec ses hommes, avant d’organiser des battues avec le renfort des habitants.
Le 28 septembre, à quelques pas de sa maison, une bergère de 12 ans qui rentrait chez elle fut attaquée et égorgée par la bête sous les yeux de sa mère. Le 10 octobre, alors que 3 enfants (2 garçons et une fille) ramenaient les bestiaux du pâturage, la Bête se rua sur la fillette, elle fut mordue à la joue, mais les 2 frères, armés de bâtons avec une lame au bout, mirent l’animal en fuite. Malgré les battues, le carnage continue… La créature est mobile, son territoire va du Gévaudan jusqu’en Auvergne. Les Dragons multiplient les battues, tuent des loups, mais rien ne change, le Roi envoie de nouveaux soldats, mais comme si l’animal sentait le danger, il sévit désormais dans l’Aubrac et la Margeride.
1765 fut une année terrible. Ce qui est étonnant, c’est qu’entre les meurtres de la Bête dans la région de Saugues, il y en a d’autres commis vers Fournels et Marchaste, lieux très éloigné, ce qui ferait penser à l’existence de 2 bêtes. Le 23 janvier, une jeune femme de 25 ans, Jeanne Tanavelle, rentrant à son village de Chabanolles fut attaquée, la Bête lui coupa la tête et l’emporta à quelques mètres. Le corps fut retrouvé à moitié enterré, la poitrine dévorée. Le même jour, la Bête entra dans une ferme et enleva un enfant de 3 ans. De nombreux corps furent par la suite retrouvés sans tête. Fait étonnant, on sait aujourd’hui qu’un animal ne peut décapiter un homme. On l’ignorait à l’époque, il y a donc eu intervention humaine.
Le 12 janvier, alors que le Roi, las de cette histoire et voulant en finir propose de l’argent à quiconque tuera la Bête. Ce jour là, un petit bonhomme de 12 ans rentrera dans l’histoire (celle du Gévaudan du moins). Ils étaient 7, 5 garçons et 2 filles pour garder le troupeau. Tous munis d’un bâton avec une lame au bout. Tout à coup, la Bête apparut, les enfants se tenaient prêts au combat. Mais la Bête, plus rapide se jeta au coup du petit Panafieu, qu ‘elle tua. Puis elle saute sur un des autres garçons, Veyrier, elle réussit à le traîner sur quelques mètres, mais, les enfants, menés par André Portefaix, lui font face et mettent l’animal en fuite, sauvant leur camarade. Impressionné par cet acte héroïque, le Roi donne de l’argent au petit Portefaix qui a si bien mené le combat et lui assure des études payées par l’Etat. Les autres se partageront 300 livres.
Le fusil du roi
N’ayant toujours aucun résultat, le Roi décide d’envoyer François Antoine, « meilleur fusil du royaume ». Après plusieurs mois de traque, il tue en septembre 1765, un loup qui sera par la suite empaillé et exposé. Mais peu de temps après, les meurtres reprennent. On sait aujourd’hui que François Antoine avait mis en scène la traque pour avoir les bonnes grâces du Roi.
Depuis quelque temps déjà la des rumeurs circulaient, cette bête ne serait-elle pas un loup-garou ? L’explication surnaturelle fut à maint reprises avancée, dans ce Gévaudan encore superstitieux.
Les meurtres ne s’arrêteront que le 19 juin 1767, le jour où Jean Chastel tue un nouvel animal. La Bête a été exposée, puis disséquée par des spécialistes. Il s ‘agit d’un canidé, un chien ou un loup. La Bête est un mâle qui pèse le poids normal d’un loup adulte. Elle a un museau plus court que celui d’un loup, sa tête est plus large, sa mâchoire puissante. L’avant du corps ressemble à un chien, l’arrière au loup. La Bête du Gévaudan serait donc un croisement entre un chien et un loup. Suivant la longueur de ses griffes, on suppose même que l’animal aurait été domestiqué.
Mais cela n’explique pas tous les mystères. Aujourd’hui encore, la bête du Gévaudan reste une énigme.
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