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Le cimetière joyeux de Sapanta

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le Journal du Funéraire

La Roumanie, pays à l’histoire complexe, patrie mystérieuse de Dracula, parsemé de montagnes sombres et de forêts ténébreuses ? Non, la Roumanie, pays du joyeux cimetière de Sapanta, aux tombes colorées.

Le cimetière s'étend autour de l'église
Le cimetière s’étend autour de l’église

Le cimetière de Sapanta

Ce cimetière se situe dans le village de Săpânța, dans le Maramureș au nord de la Roumanie. Il entoure l’église gréco-catholique du village et se singularise des autres cimetières de Roumanie par la vivacité des couleurs des monuments funéraires et la joie qui s’en dégage. Les Roumains, en effet, comme les autres chrétiens d’Europe en général, considèrent la mort comme un moment très solennel.

Une histoire

Tout a commencé en 1935 quand un artisan local, Stan Ioan Pătraş (1908-1977), a sculpté une première épitaphe sur une croix de chêne décorée dans des couleurs vives. Elle remporta un vif succès auprès de la population, qui fit appel à l’artisan pour chaque inhumation.

Plusieurs centaines de stèles existent à présent : de forme rectangulaire et richement ciselées de motifs géométriques, floraux ou astronomiques, elles sont couronnées d’une croix à deux ou trois banches, surmontées d’un petit toit. Sur un fond a dominante bleu – couleur traditionnelle des chrétiens orientaux – des scènes de la vie du défunt ou les causes de sa mort sont figurées, surmontant généralement une poésie allégorique, souvent empreinte d’humour, décrivant la vie du défunt ou les traits de son caractère. Les motifs de certaines stèles évoquent plutôt les circonstances accidentelles de la mort du défunt ou représentent des scènes collectives de la vie du village. C’est notamment le cas depuis que l’élève de Pătraș, Dumitru Pop, lui a succédé après son décès en 1977.

Déjà visité par Nicolae Ceaușescu en 1974, le « Cimetière Joyeux » qui compte plus de 800 stèles au début du XXIe siècle est devenu l’une des grandes attractions touristiques de la région.

L’art de Sapanta

L’art développé par Pătraș est aux croisement des traditions folkloriques de la paysannerie carpatiques et de l’art naïf. De fait, il est devenu en quelque sorte le marbrier officiel du village, entraînant à sa suite des disciples.

Pătraș se serait inspiré des croyances des Daces, enseignées en histoire à l’école. La religion dace (culte de Gabeleisos et de Zalmoxis, présentant, selon Hérodote, des traits que l’on retrouve aussi chez les Pythagoriciens et dans l’Orphisme) se basait sur l’immortalité de l’âme, et la mort était vécue comme un moment de joie et de fête, un passage de la vallée de larmes qu’est la vie terrestre, vers une vie meilleure.

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