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Ponts de mai et pompes funèbres, enjamber les ennuis…

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le Journal du Funéraire

Les ponts du mois de mai : cette année, il y en a trois, trois week-ends de quatre jours… Pour qui peut se le permettre. Mais pour ceux qui ont signé un contrat de travail avec la mort, point de repos.

La mort, travailleuse infatigable

C’est une évidence qui mérite d’être rappelée : on ne meurt que très peu aux heures ouvrables. Et les pompes funèbres ont fait, sur un point précis, un excellent travail de communication : que le décès survienne un mercredi à 14 heures ou un dimanche à minuit, les familles appellent les croque-morts avec une égale absence de doutes quand au fait qu’on leur répondra.

Néanmoins, il est parfois compliqué de leur expliquer que, si leur cher disparu sera bien pris en charge et qu’ils pourront se recueillir auprès de lui, organiser ses obsèques sera une autre paire de manches.

Services administratifs, d’état-civil et des cimetières notamment, fermés, mais aussi, ce que les familles ont plus de mal à comprendre, églises et salles de cérémonies généralement indisponibles.

La plupart des jours fériés (exception faite des premiers de mai) sont des fêtes catholiques, héritage des racines chrétiennes de la France, et que les églises ne célèbrent pas d’obsèques ce jour là est parfaitement compréhensibles. L’absence de cérémonies dans beaucoup de lieu de culte les premiers et 8 mai sont dû à une convention, la force de l’habitude. Certains prêtres acceptent toutefois de célébrer.

Mais cela ne sert, néanmoins, pas à grand-chose.

Les jours fériés sont chômés, ou chers

Employés de crématoriums, marbriers, fossoyeurs, ne sont généralement pas au travail les jours fériés. Pas par manque d’envie, la plupart du temps, mais pour des questions de coût : ainsi, faire venir un employé au travail un jour férié est beaucoup plus cher. Dans le cas d’un agent crématiste, par exemple, outre le double salaire un premier mai, il y aura également tous les frais de mise en route d’un crématorium, préchauffage etc… le tout pour une crémation, la plupart du temps, puisque, pour les familles aussi, le caractère sacré des jours fériés est bien ancré.

L’exception survient toujours, une famille qui voudrait organiser des obsèques un jour férié. Si certains cas particuliers sont envisageables (pour des raisons religieuses, ou juste parce qu’elles ont un très gros relationnel) la plupart du temps, il s’agira d’une demande de commodité.

Aussi, l’assistant funéraire devra maintenir toujours son discours : c’est impossible. Envisager d’offrir un traitement particulier, c’est aller à l’échec, frustrer la famille et sans doute agacer les interlocuteurs tiers.

La loi au secours du funéraire

Fort heureusement, la législation vole au secours du funéraire, puisque les jours fériés ne sont pas ouvrables. Cette vérité de la palisse trouve pourtant sa justification dans le fait que chaque jour férié est une prolongation d’autant du délai maximum d’inhumation ou crémation.

Un autre aspect à exploiter est la surcharge, puisque, si le nombre de décès ne bouge pas, le volume de créneaux disponibles pour les obsèques en revanche baisse drastiquement. Deux mesures sont donc à prendre.

La première mesure est de faire preuve de fermeté vis à vis des familles. Si des obsèques ne les arrangent pas le vendredi parce que c’est au beau milieu de leur week-end de quatre jours, expliquez-leur bien que c’est cela ou rien. Proposez-leur de consulter un de vos confrères, à la rigueur, parce qu’il faut bien garder en tête que la préfecture risque de ne pas apprécier un dépassement du délai d’obsèques juste pour plaire au client.

Faites appel à le préfecture. Si le nombre de décès décale outrageusement les convois au point qu’un ou plus auront lieu après la date légale maximale, cela se défend. Lorsque vous recevez les familles, organisez les convois, prenez bonne note des plannings, des mairies ou les démarches n’ont pas pu se dérouler, des cimetières ou crématoriums fermés. Si vous pouvez démontrer que vous y avez mis toute votre bonne volonté, une dérogation sera facile à obtenir.

Enfin, restez pédagogue. Dans neuf cas sur dix, la famille exigeante et agressive réagit simplement mal à l’inconnu. Expliquez leur simplement les tenants et aboutissants, montrez-leur que vous faites votre mieux, et tout ira bien.

La solution la plus simple et efficace est toutefois la suivante : posez des jours de congé et faites le pont.

le Journal du Funéraire - Actualité du funéraire, des pompes funèbres, des crématoriums


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