Quantcast
Channel: Actualité – le Journal du Funéraire
Viewing all articles
Browse latest Browse all 5269

La remise d’urne au cimetière : importance du cérémonial

$
0
0

le Journal du Funéraire

Les remises d’urnes : moment important pour les familles, parfois négligé par certains maîtres de cérémonies. Ce petit quart d’heure au cimetière est il si stratégique ? Oui, il l’est. La preuve.

C’est quelques chose d’étonnant : autant certains Maîtres de Cérémonies accordent extrêmement d’importance au prologue de la cérémonie proprement dite, puis au déroulé de celle-ci, autant ils considèrent que ce qui se passe au crématorium n’est pas assez important pour requérir leur présence, et les remises d’urnes franchement une corvée.

Attention, cet article est loin d’être une généralité : beaucoup de collègues ont bien saisi l’importance de cette remise d’urne et ont mis au point une petite cérémonie personnalisable, mais d’autres, soit ne voient pas quoi faire, soit n’en voient pas l’intérêt.

La remise d’urne au cimetière

L’importance de la remise d’urne au cimetière est aisé à comprendre : il s’agit de la dernière étape d’un processus d’obsèques, débuté pour la famille lors de la mise en bière, et, par conséquents, le dernier contact, toujours selon la famille, avec les pompes funèbres en leur cœur de métier. Même si, en effet, les proches des défunts auront l’occasion de repasser en agence, récupérer des papiers, régler une facture, prendre livraison d’une plaque commandée, les prétextes ne manquent pas, il s’agit là, dans leur perception, de formalités, déconnectées du cœur émotionnel de la prestation.

Il s’agit donc de confier ce moment particulier à un Maître de Cérémonies, pas seulement à un marbrier présent sur place. Non pas que les marbriers n’en soient pas capable, simplement, ils ne sont pas rompus comme peut l’être un Maître de Cérémonies chevronné à l’exercice, mais de surcroît sont souvent en tenue de travail.

De même, le Maître de Cérémonies ne doit surtout pas faire uniquement à ce moment acte de présence. Rien de pire, au niveau de l’image, qu’un MC bras ballants, passifs, tandis qu’un des membres de la famille prend l’initiative d’une prière ou se tourne vers le professionnel pour lui demander s’il est possible d’en dire une. Dans un cas, le MC apparaîtra comme un gêneur dans cet instant intime, dans l’autre comme un censeur, chargé de surveiller que tout est fait selon les règles d’un protocole mystérieux.

Importance du cérémonial

Le Maître de Cérémonie doit donc solenniser la remise d’urne, et conserver l’initiative, grâce à un cérémonial à la fois parfaitement maîtrisé et personnalisable.

Il ne convient pas, à ce moment précis, d’imposer un ordre rigoureux : au contraire, tout doit se dérouler selon les volontés de la famille, qui est propriétaire de cet instant intime et important, souvent le dernier en contact avec le défunt.

Songez également que, dans la plupart des cas, c’est le MC qui se charge de récupérer l’urne au crématorium. Sa taille peut choquer, de même que la simple idée de se retrouver proche des cendres du défunt, avec ce côté irréversible de la crémation. Il y a un monde entre l’idée de la crémation et son résultat concret, et le travail des pompes funèbres est aussi d’aider la famille à le franchir.

Il est donc important de solenniser l’instant, pour marquer le fait que, bien que réduit en cendres, le contenu de l’urne est toujours le corps du défunt, que le deuil peut s’effectuer aussi bien sur l’urne que sur le cercueil, et que la crémation ne l’a pas soudain transformé en résidu négligeable.

Un exemple de cérémonial

Les secrets d’une remise d’urne sont assez simple : il faut faire court, savoir se retirer, et, pour le contenu, rien de plus enfantin, puisqu’il suffit de demander à la famille ce qu’elle veut. Ne pas hésiter, d’ailleurs, à suggérer. Bien souvent, les proches n’ont aucune idée de ce à quoi ce moment ressemble, de ce qu’ils sont censés en attendre, ni même de ce qu’ils veulent.

Aussi, à moins que vous n’apparteniez à cette catégorie de Maîtres de Cérémonies chevronnés à qui la famille demande « Vous nous ferez la même chose pour l’urne de maman que vous nous aviez déjà fait la dernière fois pour papa », proposez votre plan standard. Si la famille vous demande si il est possible de faire une chose plutôt avant une autre, ou si vous pouvez y introduire un élément, comme la lecture d’une lettre par un petit enfant, c’est gagné : la famille s’approprie la cérémonie et la personnalise.

Tout cela, bien entendu, sera préparé en amont. Hors de question de se mettre d’accord debout devant la porte du cimetière, ou encore moins devant la tombe ou le columbarium ouvert : vous êtes un professionnel, et vous avez forcément pris le temps de réfléchir à ce que vous a dit la famille.

Une façon de solenniser le moment, c’est d’apporter l’urne une fois que tout le monde est arrivé. Assurez vous que tout le monde soit bien là, saluez l’assistance, puis expliquez que vous aller présent chercher l’urne. Cela rendra le moment plus émouvant, et surtout, permettra à la famille de se préparer. Il n’y a rien de plus catastrophique, alors que la famille devise en marchant vers le lieu de dépôt ou d’inhumation, qu’elle découvre le réceptacle de quelques litres qui contient les cendres de leur proche par surprise, en tournant un coin. Au mieux, ils ne comprendront pas ce qu’ils voient, au pire, ils seront saisis par surprise. Dans les deux cas, vous apparaîtrez de façon non professionnelle.

Pour la cérémonie, prévoyez une lecture, une prière si la famille est croyante, un instant de recueillement. Puis le dépôt de l’urne. Vous pouvez demander si un membre de la famille souhaite la déposer lui-même dans le caveau ou dans le columbarium, ceci, à une condition essentielle : vous êtes assuré la veille que quelqu’un répondra oui, et le jour même, que cette personne n’aura pas changé d’avis.

Le tout ne devra pas durer plus d’un quart d’heure. A l’issue, prenez congé et retirez-vous, la famille souhaitera se recueillir dans l’intimité, non sans avoir convenu avec la famille et le marbrier d’un moment ou celui-ci devra procéder à la fermeture.

Tout cela est fastidieux à décrire, et facile, paradoxalement à mettre en œuvre. Ceci, bien entendu, à la condition que le Maître de Cérémonies ait un peu de professionnalisme. Un bon exercice : si vous vous êtes ennuyé à la lecture de cet article parce qu’il ne vous a rien appris que vous ne sachiez déjà, vous êtes sur la bonne voie.

le Journal du Funéraire - Actualité du funéraire, des pompes funèbres, des crématoriums


Viewing all articles
Browse latest Browse all 5269

Trending Articles



<script src="https://jsc.adskeeper.com/r/s/rssing.com.1596347.js" async> </script>