Il est des fois ou il est agréable de se tromper.
Prenez les capitons de cercueil, par exemple : on pourrait penser que c’est le sujet le plus ennuyeux du monde. Tout conseiller funéraire vous le dira, il n’y a que quatre moments ou l’on parle de capiton, lorsqu’on est un peu blasé, c’est lors de la réception de famille, lorsqu’on vérifie au dépôt qu’il reste du stock, lorsque le dépôt appelle pour s’assurer que la famille est bien au courant qu’un costume noir sur un capiton bleu marine, c’est moche, et lorsque le directeur lance une consultation pour changer la gamme.
Le reste du temps, le capiton, on n’en parle pas. Pas par ostracisme, mais parce qu’on croit avoir fait le tour du sujet.
Ça, c’est avant d’aller faire un tour sur le stand de BOCAP. C’est simple, quand on écoute Mr Bertrand, le directeur de Bocap/Euro-Sarco, le sujet du capiton devient soudain intéressant. Déjà, parce qu’on a affaire à un passionné, qui cherche toujours des moyens d’améliorer le confort d’utilisation, ensuite parce qu’il existe énormément d’aspects dans la conception, la réalisation, qui échappent à l’œil du professionnel. Quand l’on sait que la société ne fait pas que des capitons, mais également des cercueils, des accessoires etc… Vous aurez aisément deviné que nous allons leur consacrer un article très prochainement. Et que nous sommes contents de nous être trompés : il y a des choses à dire sur les capitons.
Mais BOCAP avait également des invitées. Deux jeunes femmes, étudiantes en couture, qui étaient venues au salon présenter leurs créations, des robes réalisées à base de tissu dont l’on se sert pour la réalisation de capitons de cercueils. Le fruit d’une rencontre entre leur enseignante et Mr Bertrand, à qui la professeure avait au départ demandé de simples chutes de tissu. « Lorsqu’elle a vu que les captons n’étaient plus mauve ou couleur de deuil traditionnel, elle a exprimé sa surprise et c’est là que l’idée a germé » nous explique un des commerciaux.
L’idée, montrer que l’on peut faire de très jolies choses avec des tissus issus du funéraire, ou, selon le point de vue d’où l’on se place, montrer que le funéraire a bien changé pour mieux parler aux vivants.
L’exercice imposé aux disciples de Christian Dior était de réaliser, à partir de robes simples et imposées, des modèles améliorés, uniquement dans des tissus de capitons. Les rivales de Karl Lagerfeld ont donc réalisé les patrons, découpés et cousus les modèles, et même joué les mannequins d’essayage. L’histoire ne dit pas si, pour rendre un discret hommage au funéraire, on leur a imposé le point de croix.
Au résultat, une exposition surprenante, épatante, et une initiative vraiment sympathique pour ouvrir le funéraire au monde, totalement à l’inverse du culte du secret et de l’omerta qu’on reproche à notre profession. Un petit reproche ? Allez, pour la route : Mesdemoiselles, si vous voulez être les futures Coco Chanel, il va falloir être un peu plus loquaces. Le talent, manifestement, vous l’avez, un petit peu de confiance en vous, et ça ira tout seul.
Le site internet de Bocap/Euro-Sarco
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